Carroussa Sonore

press kit

Project of broadcasting sound art in public space
Sound installation
Rabat – 2012 / Bruxelles – 2013

Originally, the “caroussa” was an object with a specific function: for sale, spread cd’s broadcasting Koranic verses in the streets of religion. We are dealing with a kind of religious marketing, stems from the intuition that the sound both oral and musical is an interactive material which determines the physical space. In front to it, we do not have eyes, but ears widely open to information, sometimes missing critical distance. Carroussa Sonore is a curatorial and artistic project of Younes Baba Ali, this intuition becomes awareness.

Made out of a cart created out of salvaged material, equipped with a battery for powering an audio player, an amplifier and speakers as a module the “carroussa” keeps its original appearance and function of sound broadcasting in the public space, but presents a panorama of contemporary sound design selected according to context (from spoken word to soundscape, from experimental music to radio art) and implicitly becomes a way of raising the awareness of listening. In a society characterized by a visual saturation Carroussa Sonore offers a different time, a moving and ephemeral aesthetic experience. At each step, it draws through the sound a new cartography of the city lasting the time of listening.

Artists :
Zouheir Atbane, Gaël Segalen, Blenno die wurstbrucke, Raphaël Charpentié, Younes Atbane, Simohammed Fettaka, Anna Raimondo, Giancarlo Norese, Younes Baba-Ali, Youssef Ouchra, Kyop Jeong, Simohammed Laouli, Rohan Graeffly, Angus Carlyle, Stefano Giannotti.

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Carroussa Sonore
Projet de diffusion d’art sonore dans l’espace public

Commissariat : Younes Baba-Ali

Artistes : Zouheir Atbane, Gaël Segalen, Blenno die wurstbrucke, Raphaël Charpentié, Younes Atbane, Simohammed Fettaka, Anna Raimondo, Giancarlo Norese, Younes Baba-Ali, Youssef Ouchra, Kyop Jeong, Simohammed Laouli, Rohan Graeffly, Angus Carlyle, Stefano Giannotti.

La carroussa est composée d’une charrette fabriquée à partir d’éléments de récupération, munie d’une batterie permettant d’alimenter un lecteur audio, un amplificateur ainsi que des enceintes composant le module. À l’origine, il s’agissait d’un objet avec une fonction bien précise : vendre, répandre des cd’s coraniques en diffusant dans les rues des versets religieux. On est face à une sorte de marketing religieux, qui découle de l’intuition selon laquelle le son, autant oral que musical, est un matériel interactif qui conditionne l’espace physique. Face à celui-ci, nous n’avons pas de paupières, mais des oreilles ouvertes aux informations, parfois, manquant de distance critique. À l’occasion de « Carroussa Sonore », proposition curatoriale et artistique de Younes Baba Ali, présentée dans le cadre du projet Plpac, cette intuition devient prise de conscience. L’artiste franco-marocain continue sa recherche en questionnant les codes d’interaction avec le grand public et en détournant les objets de leur fonction première, cette fois, la carroussa. Suite à un appel à candidature, Younes Baba Ali a sélectionné 16 oeuvres sonores d’artistes marocains et internationaux pour les diffuser à travers ce module, dans un premier temps, à la galerie de L’Institut français et, ensuite, dans les rues de Rabat. La carroussa garde son aspect et sa fonction originales de diffusion sonore, mais présente ici un panorama des créations sonores contemporaines (du spoken word au paysage sonore, de la musique expérimentale à l’art radiophonique) et, implicitement, se transforme en un moyen de sensibilisation à l’écoute.

Dans l’enceinte de la galerie, la carroussa engage le défi de montrer du son, tandis que dans l’espace urbain l’artiste projette son désir de démocratiser l’art en passant par le son.
Dans une société caractérisée par une saturation visuelle, Carroussa sonore propose un temps autre, une expérience esthétique et éphémère en mouvement. Elle trace avec le son une nouvelle cartographie de la ville qui dure le temps de l’écoute. Ce n’est pas le juke-box du bar ou la stéréo de la maison où l’on peut faire son propre choix, ici, on est proche de l’écoute radiophonique, fugace et aléatoire, qui se parfait grâce à la participation de l’audience. Sans cela, le son reste un décor ou, plus précisément, dans ce contexte, une deuxième architecture qui en dialoguant avec l’espace urbain engendre un paysage sonore inhabituel. Loin de suivre la définition de l’artiste canadien Murray Shaffer, le « paysage sonore » est environnement qui nous entoure, Caroussa sonore transpose plutôt des sons d’ailleurs dans un contexte autre. Elle invite le public à se promener dans une recomposition immédiate du réel, à redécouvrir et à transformer des lieux apparemment connus.

Anna Raimondo

carroussa_web

L’Ange le Sage